Tout va bien en Belgique, zeg!
Gouvernement en panne (ou plutôt: plus de gouvernement!) depuis près de 200 jours maintenant, négociations qui tournent en bourrique, augmentation du prix du blé, froid et hiver qui approchent, hostilité entre les deux principales communautés du pays,... qu'ajouter pour vous persuader que tout va bien au Royaume de Belgique?
Pour ajouter de l'absurdité au surréalisme déjà largement ambiant, ne voilà-t-il pas la version parodiquement contraire de la grève des étudiants dans les facs françaises: les files d'attente des parents d'élèves devant les écoles de la Communauté française!
Je m'explique, car en soi vous ne verrez peut-être pas tout de suite en quoi faire la file devant une école relève de l'absurde. Ou plutôt, non:
regardez cette petite vidéo tout aussi éloquente.
Cette école dont il est question dans la vidéo, c'était mon ancienne école. L'un des collèges les plus "huppés" (encore qu'on se demande comment on peut être "plus huppé" en étant financé par des deniers publics), les plus "prisés" ou les plus "cotés" de la capitale, selon les expressions journalistiques. Elle est donc assiégée depuis hier (mercredi) matin par des parents d'élèves de 11 à 12 ans, voulant inscrire leurs enfants en 1re secondaire pour l'année scolaire 2008-2009, qui font littéralement du camping (thermos, couvertures, tentes) devant la porte de l'école.
Un décret de la Communauté française, entré en vigueur pour cette année, stipule en effet que, par souci d'équité envers les élèves et pour empêcher la sélection "sociale" dans certaines écoles, tous les établissements de l'enseignement secondaire ne pourront accepter les inscriptions en 1re secondaire qu'à partir du 30 novembre précisément, et par ordre d'arrivée des inscriptions. Il existe quelques exceptions: ceux qui viennent d'une école primaire liée, ceux qui ont un frère ou une soeur dans l'école secondaire, et quelques autres cas du même acabit. Ceci était à l'origine fait pour éviter un écueil à l'inscription rencontré dans de nombreuses écoles dites réputées: la liste d'inscription qui était bouclée jusqu'à des années à l'avance.
Sauf qu'après décret, je ne vois pas très bien en quoi cela modifie la situation. La ministre-présidente de la Communauté française, Marie Arena, entend par cette mesure (et d'autres, reconnaissons-le-lui) lutter contre l'inégalité du niveau dans l'enseignement. En quoi est-ce que voir ce triste spectacle de parents faisant la file jusque 48h à l'avance devant une école, et y passer des nuits, lutte-il contre l'inégalité? Ceux qui ont accès à l'information (qu'il faudra faire la file) et possèdent les moyens (il paraît qu'un étudiant payé pour passer la nuit dans la file se négocie autour de 500 euros) seront toujours privilégiés dans cette bataille-là.
Apparemment tout le monde s'accorde à dire que le problème de l'enseignement en Communauté française n'est pas qu'il y ait de bonnes écoles, mais que d'autres ne soient pas aussi bonnes. Alors, il faudra qu'on m'explique pourquoi est-ce que nous nous retrouvons avec un décret qui a tout l'air de stigmatiser les "bonnes" écoles car elles sont d'office suspectées de faire de la sélection à l'entrée, et par ricochet, reprocherait presque aux parents de vouloir inscrire leurs enfants dans une "bonne" école.
Donnez réellement les moyens aux écoles pour rehausser le niveau de leur enseignement, Madame Arena: des moyens pédagogiques, une revalorisation du salaire professoral, des outils didactiques pertinents et adéquats, et surtout, ne plus pondre tous les 5 ans un programme, un contrat ou une ébauche de décret qui bouleverse ce qui se faisait avant tout en n'ayant aucune vision à long terme. Alors vous aurez une meilleure égalité: les parents voudront inscrire indifféremment leur enfant à St-Michel ou à l'école deux rues plus loin.
Ce n'est pas la peine, en attendant, de les obliger à renoncer à une certaine dignité, en leur faisant faire la file dans le froid emmitouflé et SDF pour deux nuits. C'est quand même beaucoup pour ce qui devrait être un droit: inscrire son enfant à l'école de son choix.
Freedom of speech or freedom of parody?
Dans quel monde vivons-nous...
Tintin maintenant fricote avec des dames pulpeuses, Natasha se fait manger par des rats sous sa culotte (vu dans un album d'hommage à Waltéry... qui m'a traumatisée!)... et
Prison Break devient
Prison Biesse, ou les aventures d'un Baraqui en dialecte wallo-liégeois.
Je ne suis pas particulièrement fan de la série américaine made in Fox, qui véhicule une conception du self-law-and-order un brin trop... dans l'esprit Fox pour moi, disons. Par contre, l'adaptation, postée sur YouTube pour le plus grand bonheur des potaches en tous genres, m'a fait bien rire. Apparemment, cela n'a pas été le cas des dirigeants de la Fox, puisqu'ils ont réussi à faire supprimer la vidéo. A se demander: 1. Comment, mais comment ont-ils eu connaissance d'une obscure vidéo postée sur YouTube par un rigolo Wallon?; 2. S'ils ont seulement compris l'humour belge, voire le dialecte wallo-liégeois. Remarquez, moi non plus je ne pratique pas le wallo-liégeois. Cela ne devrait pas empêcher de rire de la caricature.
Caricature: le mot est lancé. Notre société de l'information hyper-speedée et de la communication à tout va semble avoir quelques difficultés, ces derniers temps, à se situer de façon adéquate par rapport à cette notion. Les frontières sont minces, les tenants des différents arguments nombreux: jusqu'où peut aller la liberté de caricaturer sans tomber dans la diffamation? Jusqu'où peut-on détourner de son intention originale une oeuvre d'auteur, jusqu'où peut-on faire oeuvre soi-même (ou simplement parodier pour faire rire) sans empiéter sur les droits d'auteur des autres? Liberté d'expression et liberté d'interprétation se cognent ici aux principes de droit que mérite tout créateur, et à fortiori au respect des croyances et sensibilités d'autrui.
Ecrivant les mots "croyance" et "liberté d'expression", le débat s'aiguillera vite vers la question des caricatures du Prophète dans les pays scandinaves. L'on se souviendra des émois de part et d'autre lors de la flambée de réactions à ce sujet.
Exploitation commerciale de
Prison Biesse? Zéro. Le rire est gratuit, messieurs de la Fox. Ridiculiser une série est permis, ne vous en déplaise et n'en déplaise à vos royalties. Et puis, il y a une question d'éducation, là derrière: sinon, comment les jeunes générations connaitraient les émissions qui ont fait l'histoire de la télévision, les Dallas, Derrick (euh.. oui eux on les diffuse encore), Goldorak, Bioman et autres club-dorothée-ries?
Cette histoire-là a d'ailleurs des antécédents historiques: comment connaitrions-nous la façon dont certains voyaient les oeuvres classiques et le discours officiel asséné depuis l'Antiquité jusqu'aux Temps modernes, en passant par le Moyen Age, si Scarron n'avait pas été là pour parodier Virgile, Rabelais pour parodier les discours scolastiques (et beaucoup d'autres discours!), Cervantès les romans de chevalerie? Cela ne nous aurait-il pas privés d'un autre regard sur des oeuvres que l'on a eu tendance à canoniser, selon des critères que les générations suivantes ne comprenaient plus?
Oui à la parodie, donc, c'est la réappropriation d'oeuvres où l'on est censé voir clairement l'original (et son auteur) en filigrane. L'histoire de la littérature et des arts en général aurait été tronquée de la moitié de son intérêt, s'il n'y avait eu des appropriateurs de discours et de représentations d'autrui.
Oui à la liberté d'expression, c'est un fondamental, devrait-on encore avoir à s'en justifier?
Mais non à ceux qui, sous prétexte de droits commerciaux, ont beau jeu de vouloir freiner des représentations qui nuiraient à l'exploitation de leur image de marque.
Non à ceux qui, sous prétexte de respect des personnes, cherchent à entraver le respect que nous devrions tous avoir envers une liberté d'expression réfléchie.
Et non, certainement, à ceux qui ne cherchent, au final, qu'à véhiculer, pour une raison ou une autre, les visions du monde qui leur conviennent. Il ne s'agit plus alors de droits, il s'agit de censure.
PS.- Pour Natasha mangée par les rats à partir de l'intérieur, je ne me prononce pas... Il y a peut-être là le paramètre protection des âmes sensibles qui devrait aussi intervenir.
Simon Leys et la nationalité de ses enfants
Histoire assez rocambolesque, révélée par
La Libre Belgique il y a peu et relayée dans d'autres médias: les enfants de
Simon Leys (de son vrai nom Pierre Ryckmans), sinologue belge reconnu, ayant passé une partie de sa carrière à Hong Kong et membre de l'
Académie royale de Belgique, ont été, à 40 ans, déclarés chinois par les autorités belges - et ceci à leur insu!
Une situation kafkaïenne dont la lecture laisse pantois. La seule conclusion que j'en tire est qu'une administration se montre bornée au mépris des lois (lire
ici) pour soutenir des fonctionnaires qui se sont, à un moment du passé, trompés sur une démarche.
Il ne s'agit pas ici d'une question de passe-droit (parce que S. Leys est un Belge reconnu dans son travail) ou de droit de sol (pourquoi des Belges expatriés n'auraient pas le droit d'aimer la Belgique?), mais d'une position illégale de l'administration belge.
Courage, MM. Ryckmans père et fils.
Belgique, België, Belgien...
Les
rebondissements politiques de ces derniers temps ne sont
guère folichons en Belgique...
Il y a quelque chose de très déstabilisant de vivre dans un pays où, clame-t-on,
70% des personnes veulent encore d'une Belgique... ce qui sous-entend que 30% n'en veulent pas (est-ce que 30% de la population française, américaine ou allemande remettent régulièrement en cause l'existence même de la France, des Etats-Unis ou de l'Allemagne? Tout en prétendant parler pour la majorité du pays?). Mais ceux que l'on entend, en ces jours sans gouvernement qui se prolongent depuis mi-juin, ce sont précisément ces 30% là. Les Flamands disent ne pas comprendre les francophones. Les francophones, si vous voulez mon humble avis, ne comprennent que trop bien les implications que pourraient avoir les revendications flamandes, et ne comprennent pas à leur tour en quoi leurs revendications peuvent choquer les Flamands... Bref, c'est l'impasse.
Un ami me confiait récemment qu'en tant que Bruxellois francophone, il se sentait de plus en plus comme le Juif errant, toujours en proie à ce sentiment d'appartenir à une minorité qui devrait se faire toute petite.
En arriver à se poser la question: "
Qu'est-ce qui unit encore ce pays?" est en soi déjà effarante. En arriver à douter du positif qu'apporte la réponse l'est encore plus. Nous vivons dans un pays où se côtoient tous les jours des personnes d'origine italienne, marocaine, turque, kurde, portugaise, asiatique, latino-américaine... Nous avons une ministre présidente de Communauté française d'origine italienne, une ministre communautaire d'origine marocaine, des parlementaires d'origine marocaine, turque, congolaise, grecque... Tout ne se passe pas toujours de manière naïvement parfaite, mais nous serions incapables, tout en valorisant cette diversité (car je ne veux pas croire que les séparatistes soient tous forcément racistes), de vivre avec ceux qui ont été nos voisins pendant des siècles? Bien sûr, le "nous", dans mon chef, ne prend ni le parti francophone ni le parti flamand, car si je suis francophone de Bruxelles, je ne m'identifie pas pour autant plus facilement à la culture ardennaise qu'à celle de la côte belge.
La
complexité de notre état fédéral et de nos institutions, fruit d'équilibres politiques savamment calculés et négociés, empêche parfois bon nombre de personnes de comprendre le fonctionnement des choses, et surtout de comprendre pourquoi diable il a fallu un échaffaudage aussi compliqué pour faire tenir cet Etat créé en 1830. Cet échaffaudage permet, en réalité, de préserver les susceptibilités de chaque communauté linguistique (à partir de l'idée de la légitimité d'une communauté linguistique en tant que représentant d'un "peuple" basé sur une appartenance culturelle unique, flamande ou francophone). Le remarchandage des compétences actuellement demandé, et même exigé, risque de remettre à plat et de vider encore un peu plus l'état fédéral de sa substance.
Je suis Belge francophone vivant à Bruxelles. J'ai appris le néerlandais en toute bonne foi, même si je ne le parle pas aussi couramment que je le voudrais. J'aime l'atmosphère des villes flamandes, et j'ai fait comme beaucoup de multiples descentes de Lesse et escapades en Ardennes. C'est drôle, mais je connais pas mal de Belges qui sont dans le même cas, même si vous invervez les termes "francophone" et "néerlandais" avec "néerlandophone" et "français" dans ma description. J'ai eu l'occasion dans mes études et au boulot de sympathiser avec des Flamands, tout comme j'ai eu l'occasion de rencontrer et de sympathiser avec d'autres personnes francophones venant de Wallonie. Et je suis sans doute un peu naïve, un peu trop optimiste, comme beaucoup d'autres Belges qui veulent "encore y croire", mais je ne comprends pas toujours comment nous avons pu arriver à une situation aussi totale de blocage, où deux communautés à fondement linguistique sont aussi dressées les unes contre les autres. Car au fond, même si cette division a des racines historiques connues et reconnues, notre identité ne peut être que linguistique, non?
Au final, je ne peux pas croire non plus qu'il y ait aussi peu de Flamands vivant à Bruxelles ou en Wallonie, de Flamands qui ont eu des parents francophones (n'est-ce pas Meneer Leterme), de Wallons ayant décidé de vivre en Flandre, de francophones ayant des ascendances flamandes, des germanophones (on les oublie trop, ceux-là) qui ne sont ni l'un ni l'autre, de Bruxellois qui se sentent des deux et surtout Bruxellois, de Bruxellois qui se sentent des deux et peut-être surtout l'un des deux, des Belges qui se sent des deux... enfin, des Flamands et des francophones qui se sentent BELGES.
Je vous le disais: vivre dans un état où certains politiques (qui représentent quand même une frange de la population) s'égosillent à vouloir vous faire croire qu'il vaut mieux pour vous que cet état n'existe plus, c'est déstabilisant.
Un Congolais poursuit "Tintin au Congo" pour attaques racistes
Ca devait arriver: après la décision de Borders de retirer les "Tintin au Congo" de ses rayons pour enfants, voici qu'
un étudiant congolais a déposé plainte, à Bruxelles, au sujet de "Tintin au Congo". Avec constitution de partie civile contre la société Moulinsart (qui gère les droits d'Hergé, décédé en 1983).
En cause? Les préjugés racistes qui se reflètent tout au long des pages de l'album, publié au début des années '30.
Je réserve encore mes réflexions sur le sujet, je ne suis pas sûre que mon opinion est faite. Mais il sera certainement très intéressant de suivre les développements de cette affaire. De Shakespeare ("Le Marchand de Venise" en particulier) à Céline, la question est de plus en plus posée aujourd'hui quant à savoir comment réagir face à des représentations littéraires et artistiques qui posent problème idéologiquement.
A suivre...
Notes de lecture: Fforde, Rubenfeld
Quelques lectures de vacances (si toutefois l'on peut appeler "vacances" un déménagement transatlantique + un peu d'écriture thésique + bien d'autres choses):
- Dans le monde de
Thursday Next, une brigade spéciale des OpSpecs (Opérations Spéciales) s'occupe des délits liés au monde littéraire: les LittéraTecs. Des manuscrits originaux sont volés, un personnage secondaire de fiction est retrouvé assassiné, des portails permettent de traverser la barrière entre fiction et réalité, la guerre de Crimée dure depuis plus de cent ans, et le Pays de Galles est une république d'inspiration communiste qui a fait sécession depuis lurette avec le Royaume Uni... Ai-je oublié de préciser que Thursday Next est le nom de l'héroïne du roman? Son auteur,
Jasper Fforde, s'est lancé dans l'écriture après une carrière au cinéma, et a connu un certain succès Outre-Manche. Moi je découvrais, et le monde de Thursday Next m'a bien plu, même si je dois reconnaître une certaine rigidité dans la façon qu'a l'auteur de se mettre dans la peau d'une narratrice. Thursday, en effet, manque singulièrement de féminité, même si cela fait partie de ses attributs: à vrai dire, je n'ai compris qu'après dix pages (et en ramassant les indices) que l'agent Next était une femme. Le nom de ses conquêtes étant tout aussi ambigu, la tâche n'a pas été aisée. Toujours est-il qu'elle a résolu brillamment l'affaire de l'enlèvement de Jane Eyre, que projetait un grand méchant dans l'idée de révolutionner la planète littéraire. Léger, peut-être pas brillant, mais plaisant - surtout pour les férus de littérature anglo-saxonne qui verront les références pulluler.
Jasper Fforde, L'affaire Jane Eyre (The Eyre Affair), publié en français chez 10/18.
- Ayant dévoré Fforde un peu plus rapidement que prévu, me voilà gros-jean à l'aéroport de Bahreïn, partie pour un vol de plus de six heures sans lecture à me mettre sous la dent. Et voici que nous tombons alors sur un nom qui sonne familier: Jeb Rubenfeld est, en effet, professeur de droit à Yale et l'époux de la supérieure hiérarchique de D. Comme quoi, on peut combiner les professions... The Interpretation of Murder nous plonge dans le New York de 1909, où la haute société est secouée par une série de crimes crapuleux, et où l'éminent docteur Sigmund Freud, accompagné de Jung et Ferenzi, se trouve justement à donner une série de conférences dans une université américaine. Ce sera l'unique séjour de Freud aux Etats-Unis et l'unique honoris causa qu'il recevra de son existence; cependant, le souvenir de ce voyage ne s'est pas inscrit comme heureux pour une raison mystérieuse. Brodant autour de ces faits biographiques et utilisant avec beaucoup d'intelligence ses connaissances sur l'univers freudien (son travail de fin d'études sur Freud a dû lui servir), Rubenfeld tisse une histoire policière mettant en scène la belle société new yorkaise, l'époque où les futurs gratte-ciels sortaient de terre, et l'époque de la fascination pour l'univers de l'inconscient.
Home, Bruxelles
Pas encore de photos, mais nous voici dans notre petit chez nous bruxellois, après bien des péripéties...
Un déménagement inter-continental, cela implique bien des complications. La camionnette belge qui a fait un aller-retour en Allemagne et les meubles n'ont pas posé trop de problèmes. La mauvaise surprise fut le dédouanement et toutes ces étapes administratives imprévues au
port d'Anvers, où nous avons fait acheminer quelques containers depuis les Etats-Unis. Un conseil si vous déménagez et décidez d'utiliser une compagnie de transport maritime: renseignez-vous bien sur les frais de dédouanement et les documents exigés lors de celui-ci. Dans notre cas, les frais (et les tracasseries administratives) excèdent (et de beaucoup) les frais d'acheminement!
Ce n'est qu'un au revoir...
Et voilà... Une année académique et une année aux Etats-Unis qui s'achèvent. Tout comme pour ces fiers diplômés de Brown qui passent euphoriques le portail Van Wickle sous le regard fier de leurs familles, en ce jour ensoleillé de
commencement. De beaux souvenirs, de belles expériences, et bien sûr de belles rencontres.
Thanks guys for having shared of yourselves with us!Nous continuerons à entretenir notre blog de nos impressions sur le monde qui nous entoure, l'actualité qui couve, les coups de gueule et les coups de coeur qui nous émeuvent. En espérant que vous reviendrez y faire un tour de temps en temps pour l'opus II:
BRUXELLES, sa grisaille pluvieuse, sa vie en rose, ses eurocrates pressés, ses bouts de vie en temps réel...
Il faut sauver Génies en Herbe!
Pour ceux qui ne connaîtraient pas:
Génies en Herbe est une émission de télévision de la RTBF (belge), qui a existé ou existe encore dans plusieurs pays francophones, en Afrique, en Suisse (plus maintenant) et au Québec (où ils ont lancé le mouvement). Deux écoles, à chaque fois, envoyent quatre représentants qui se disputent un match sous forme de joutes testant leurs connaissances générales.
Il est question, depuis peu, que la RTBF supprime l'émission, qui passait dans le créneau pré-JT de 19h30 tous les samedis. Emois dans les milieux scolaires: plus de 150 écoles en Belgique francophone envoyaient depuis des dizaines d'années leurs équipes à "Génies". C'était une occasion de former une communauté soudée autour d'un chouette projet, d'encourager les "génies" de son école, d'être contents de son école... et de se voir à la télé! Etre "génie", c'est quand même mieux côté modèle que d'être à la Star' Ac'.
Evidemment, j'ai un attachement particulier pour cette émission: c'est qu'avec Jérémi, Lionel et Andrzej, nous avions gagné, pour le Collège Saint-Michel, l'édition 1998. Ce qui nous avait permis d'aller quinze jours au Bénin participer aux internationales, aux frais et sous la responsabilité de la RTBF. C'était la première fois que je découvrais l'Afrique, où je n'avais jamais eu l'idée de mettre les pieds auparavant. Six ans plus tard, je commençais une thèse de doctorat sur la littérature africaine contemporaine.
Sans oublier le stress des copains avant les émissions, les expéditions joviales à Reyers (du nom du boulevard qui abrite, à Bruxelles, les légendaires studios de la télévision publique), les affiches dans l'école annonçant les diffusions, les regards qui reconnaissent et les clins d'oeil approbateurs des retraitées dans le métro, les franches rigolades lors des soi-disantes répétitions... Et surtout une complicité et une belle amitié, toujours d'actualité, avec mes collègues génies.
... Le souvenir donc d'une formida
ble aventure pour les 16-18 ans. Signez
la pétition en ligne pour sauver
Génies en Herbe!
Et si on disait du mal de...: la plus mauvaise expérience resto
Normalement nous aimons manger dehors, même dans des endroits snacks très simples, et
on s'en f.. que ce ne soit pas parfait.
Mais ce soir, je crois qu'on a littéralement eu "
the worse restaurant experience... ever"!
Incroyable comme un seul endroit peut accumuler tous les faux pas.
Cet endroit absolument incroyable est pourtant un restaurant japonais bien côté du quartier. Il est là depuis un certain temps et apparemment se sent inébranlable. Jugez plutôt par vous-mêmes.
Nous avons eu trois serveurs différents, en plus de la patronne, qui ne se gênait d'ailleurs pas pour les rudoyer quand ils faisaient un faux pas. Le problème est qu'ils étaient très sympathiques, mais qu'ils faisaient vraiment beaucoup de faux pas: le premier serveur n'a pas semblé comprendre que deux salades en accompagnement + deux soupes = un de chaque par personne. J'ai donc reçu tout autour de moi et D. rien. Le deuxième serveur m'a retiré mon assiette de salade quand elle était moitié pleine (à sa décharge, il s'en est très poliment et gentiment excusé ensuite). Le troisième, en apportant les condiments, a tout fourré littéralement dans les mains de D. quand il y avait de la place devant chacun de nous et que nous étions en pleine conversation.
La nourriture était... inattendue. Nous avions commandé une spécialité de boeuf, qui venait avec deux entrées. Le poisson des sushis était frais - même si le gars à la table derrière semblait penser bien haut le contraire des siens -, mais le riz n'était pas du riz à sushi japonais. Il était trop dur et ne collait pas pour former une pièce pour les "nigiris". Les "gyosas" (raviolis à la vapeur japonais) étaient des wontons (raviolis chinois) entièrement frits dans l'huile et durs. Notre plat principal était presque méconnaissable: au lieu d'être en fines tranches, le boeuf était trop cuit et en morceaux énormes et filamenteux (nous n'avions pas de couverts). Normalement on cuit ce plat en faisant le boeuf, puis en ajoutant progressivement une sauce pour rendre juteux et épais. Nous avons reçu une espèce de soupière où tout flottait et où les légumes n'étaient pas ceux habituellement servis avec ce plat mais un mélange de légumes pas chers pour plats du jour de snack (carottes, brocolis coupés). D. (qui a vécu au Japon) a trouvé cela très inauthentique. Moi, je ne connais pas bien la cuisine japonaise, je voulais juste manger bien, et ce plat était tout simplement inmangeable: trop sucré, écoeurant et salé en même temps. Finalement seule leur glace au thé vert était bonne.
On n'a pas pu s'empêcher de dire à la patronne (une Chinoise qui a vécu au Japon) qu'on n'a pas trouvé le plat bon. Devinez sa réponse? Ils savent que ce qu'ils servent n'est pas authentique, mais ils sont là depuis longtemps et ils savent faire les choses (sous-entendu: nous, pas). Ils savent que les Américains préfèrent quand c'est sucré et comment ils aiment les choses accommodées. C'est comme leurs nouilles "udon": maintenant ils ne servent plus de vrais "udon" mais plutôt des linguine sèches achetées au supermarché - ce que beaucoup de critiques
ici leur ont reproché, d'ailleurs...
Qu'un restaurant qui se prévaut "japonais" ne fasse pas tout comme au Japon, soit, c'est assez prévisible et pas un défaut en soi, du moment que ce soit bon. C'est d'ailleurs ce que font beaucoup de restaurants "ethniques" hors de leur pays. Mais qu'ils prétendent être le meilleur Japonais de Providence, et en plus n'hésitent pas à nous dire en gros qu'ils prennent les clients pour des gens sans goûts et incapables de distinguer ce qui est mangeable (même pas bon, juste mangeable) ou pas, c'est quand même une drôle de stratégie commerciale.
Au cas où vous passez par Providence, cela vaut presque la peine d'y aller juste pour voir à quel point un restaurant peut être mauvais dans tout ce qu'il fait. Mais si vous ne prenez pas la peine d'y aller, pas de souci: le
Tokyo a assez de clients pour ne pas se soucier de ne pas en satisfaire.
... Est-il utile de préciser qu'aucun remplacement ne nous fut proposé après les remarques, au reste faites et reçues de façon tout à fait cordiale? La patronne a reconnu pour exact tout ce que nous lui avons dit, mais nous avons quand même payé la modeste somme de $ 42 pour ce repas certes inoubliable.
Tokyo Japanese Restaurant
231 Wickenden Steet
Providence, RI 02903 (East Side)
tel. +1 401 331 5330
Ouvert tous les jours, de midi à 23 h.
US News Report #7: Let's switch...Gonzalez at the World Bank
La presse américaine et internationale ont suivi ces dernières semaines deux affaires qui, si elles ont en commun de concerner des personnalités politiques proches du président Bush, ne semblaient pas avoir grand-chose d'autre en commun.
Il s'agit, d'une part, du scandale qui a éclaboussé le ministre de la Justice américain
Alberto Gonzalez, mis en cause pour avoir "laissé" son chef de cabinet, en accord avec une conseillère de la Maison Blanche, limoger en masse des procureurs. Les députés nouvellement élus au Congrès, devenu à majorité démocrate, se sont inquiétés de connaître les éventuelles motivations politiques de ces limogeages. Pour rappel des faits, en décembre 2006,
huit procureurs généraux des Etats-Unis ont été poussés à la démission par l'administration de la justice, sous couvert de critiques concernant leurs aptitudes professionnelles, et plus généralement, leurs résultats (ou "
performances"). Cette affaire a cristallisé les oppositions entre le Congrès, le Sénat - où même des républicains ont refusé de plébisciter la décision - et la Maison Blanche, soupçonnée d'avoir directement inspiré le limogeage collectif envers des procureurs qui n'ont, à son goût, pas été assez assidus dans leur fidélité envers certaines lignes de conduites chères à l'administration Bush. Pour exemple, l'une des procureurs s'est vu reprocher son attitude jugée trop laxiste envers les immigrants illégaux, tandis que d'autres ont fait état de pression d'élus républicains qui désiraient les voir enquêter sur la légalité des donations électorales perçues par des démocrates. Plusieurs personnalités du ministère de la justice, dans la foulée des auditions parlementaires, ont déjà présenté leur démission. Alberto Gonzalez lui-même est
loin d'avoir convaincu lors de son entrevue avec la commission habilitée à l'entendre, passant à l'occasion du "je ne me souviens plus" au "je n'en ai pas été informé".
Il faut préciser que les procureurs généraux des Etats-Unis sont appointés selon un calendrier politique, et occupent des fonctions appelées à donner des orientations stratégiques à l'administration qu'ils supervisent. C'est pourquoi la pratique qui consiste à ne pas renouveler le mandat de certains procureurs n'est pas rare lors d'un changement d'administration à la Maison Blanche. Pour exemple,
Bill Clinton, au début de son premier mandat, avait pratiquement délogé tous les procureurs en place pour en investir d'autres plus proches de ses vues. Mais le fait d'oeuvrer à en limoger en masse, si près de la fin d'une seconde présidence, est un fait inédit. Il ne s'est jamais trouvé, apparemment, un président qui ait pensé à limoger collectivement des procureurs pendant son second mandat - et son dernier, selon les lois américaines. Davantage que le limogeage même, il s'agit donc de la façon dont cela ait été fait - en connection directe avec les directives de la Maison Blanche - qui a réellement scandalisé. Des e-mails entre
Harriet Miers, ancienne conseillère à la présidence, et le chef de cabinet d'Alberto Gonzalez, entre autres, ont été filtrés dans la presse: ils révélaient, dès 2005, une claire intention de procéder à un limogeage collectif, si possible de tous les procureurs des Etats-Unis (ce à quoi il a été répondu "ce sera difficile"...), du moins d'un certain nombre d'entre eux. Et ce, conformément à une volonté qui n'est clairement pas celle de Mme Miers seule
D'autre part, l'on a pu assister récemment au déballage, dans la presse toujours, des supposées manoeuvres de
Paul Wolfowitz, président de
la Banque Mondiale, bien connu pour son plaidoyer en faveur des pays africains, sa politique de bonnes pratiques et de transparence absolue... et
sa mésentente totale, depuis ses débuts, avec le personnel de la Banque Mondiale. Parachuté à la tête de cette institution par la volonté du président Bush et les grâces du système instauré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec les Européens (qui ont le droit de choisir le président du FMI, en échange aux Américains de désigner le président de la Banque mondiale), Wolfowitz n'est ni un expert du développement ni un banquier de profession - compétences auxquelles on devrait être en droit de s'attendre d'un candidat à une telle position. Il a été conseiller à la sécurité et à la défense pour la Maison Blanche, puis vice-secrétaire à la défense (ajoint de Donald Rumsfeld) avant d'entrer en tant que président à la Banque mondiale en 2005. Sa nomination avait à l'époque soulevé quelques oppositions: son accomplissement politique le plus connu alors restait son travail en faveur de l'invasion de l'Irak. La tourmente dans laquelle Wolfowitz est impliqué à présent, et à cause de laquelle il présentera
sa démission en juin, concerne une affaire de supposée clientélisme: le montant astronomique du dédommagement et de l'augmentation de salaire accordés à sa compagne, Mme Shaha Riza, qui travaillait pour la Banque mondiale lors de son arrivée. Pris dans un conflit d'intérêts, Wolfowitz a alors proposé de "déplacer" Mme Riza, experte aux compétences hautement reconnues dans son domaine, au Département d'Etat américain. Intention qui serait louable, si l'information sur la procédure n'avait été aussi peu partagée, notamment par la commission éthique de la Banque. Et si le salaire de Mme Riza, après ce détachement, n'avait pas dépassé celui de la Secrétaire d'Etat Condolezza Rice elle-même... Poussé par les alliés européens et lâché par le personnel de la Banque, Wolfowitz, au bout d'un long processus de mise en examen entamé par le Conseil d'administration de la Banque, a finalement annoncé sa démission.
Et la Maison Blanche a déclaré alors qu'elle allait
le remplacer au plus vite. Sans doute pour ne pas laisser trop monter les voix réclamant la fin du système de désignation américaine automatique, et demandant que l'on prenne en compte de nouveaux pays (et donateurs) émergents, tels que le Brésil ou l'Inde, dans le choix de la présidence. Parmi les noms américains cités en ce moment, l'on retrouve par exemple celui de Robert Zoellick, l'ancien représentant américain au commerce extérieur, celui du président de l'université de Yale, ou encore celui d'un ancien leader de la majorité républicaine au Sénat. Une chose est sûre: les autres pays actionnaires de la Banque aussi bien que le personnel de la Banque prôneront certainement, après cette déplorable publicité pour la Banque, une gestion irréprochable et un professionnel d'une grande compétence. Et ce, afin de conserver à l'institution sa réputation et sa crédibilité.
Et c'est là que nos deux affaires, comme par miracle, se rejoignent: voici qu'un article belge suggère que la Maison Blanche pourrait aussi bien penser, pour la présidence de la Banque mondiale... à son pion perdant du moment, à savoir
Alberto Gonzalez!
Aussi minces que soient les probabilités données pour que cette nomination d'un proche de Bush poussé à la démission par les membres de son propre parti, l'on connaît les obstinations de l'administration américaine actuelle à n'en faire qu'à sa tête, au mépris de leurs partenaires au niveau international. Il est à espérer que les dirigeants des autres pays actionnaires de la Banque sauront faire preuve de fermeté, et surtout de cohérence, dans la future procédure de nomination.
Les dix choses qui m'ont le plus marquée cette année
Que l'année est passée vite! Nous seront déjà de retour en Europe le 19 juin.
Je n'ai pas posté aussi souvent que je l'aurais souhaité sur ce blog fait initialement pour recueillir nos impressions et commentaires de notre vie américaine. Cette fin d'année, le printemps, le petit vent fluet de la côte, tout ça, m'a cependant donné envie de vous faire partager mon top 10 des évènements qui m'ont marquée cette année, que ce soit dans notre vie personnelle, dans l'actualité, dans l'impression laissée, ou dans les changements que cela a impliqué dans notre façon de vivre.
1. - Le confort et (osons le dire) l'opulence de la vie de chercheuse sur un campus américain.L'effort intellectuel, du meilleur, et aussi parfois du pire. Mais de façon générale, l'aisance avec laquelle les choses sont faites, tout simplement. La gentillesse du personnel qui m'a aidée avec grande compétence et une toute aussi grande serviabilité. Mon petit pécule de recherche que je ramène avec moi cette année, c'est à tout cela que je le dois aussi.
2. - Le pachtwork de la société américaine. L'on discute souvent des différences entre les modèles d'intégration européen et américain. De la perception de l'immigration, là-bas et ici. Pour ce que j'en ai vu et expérimenté, je dirais que la société américaine est bien plus avancée sur l'intégration que ce que nous connaissons en Europe. Ce fait a sans doute des racines historiques: nation d'immigration construite sur le rêve américain du tout est possible d'une part, pays bâtis sur l'idée même de nation et un lourd passé colonial qui plombe les mémoires de l'autre. Le débat sur l'immigration aux Etats-Unis est loin d'atteindre une ouverture totale: pour preuve, les derniers avancements de
la future loi sur le sujet qui est actuellement débattue au Congrès. Mais ici, le premier réflexe en voyant une minorité visible serait plutôt de penser à un XXXo-américain plutôt qu'à un primo arrivant analphabète en anglais, ce qui démontre déjà d'une certaine conception de l'Autre. Bien sûr, je simplifie. Les gens ont la fierté d'une communauté d'origine qui parfois remonte à quelques générations: un potentiel futur propriétaire de notre immeuble a été ravi d'apprendre à D. qu'il était allemand alors qu'il n'a pas appris la langue de son arrière-grand-père arrivé dans le pays (calculez vous-même l'époque), et il suffit de faire un tour à
Federal Hill pour se rendre compte que le parler italien de la Sicile est encore bien vivant au comptoir à expresso de la principale épicerie. Percevoir la différence comme une vraie richesse est précieux.
3. - La gentillesse et la personnalité de R. Corollaire du point 1, mais pas de moindre importance. Rencontrer une personnalité de ce milieu académique envers qui l'on éprouve de l'admiration et de la sympathie est toujours un événement appréciable en soi.
4. - Le mémorable Thanksgiving chez J.J. et J. ont eu la gentillesse de nous inviter à festoyer avec leurs familles la plus inoubliable des fêtes familiales des Etats-Unis. Un délicieux pâté maison, une dinde aux dimensions de compétition avec toutes ses garnitures (
mashed potatoes and sweet potatoes en tête), un plateau de fromage aux parfums d'ailleurs (ou maison, c'est selon d'où l'on vient), le tout conclu par une
pumpkin pie au goût inconnu de moi jusque là... Nous avons beaucoup ri, discuté, joué aux jeux de société. Nous sommes arrivés à midi et sommes repartis à deux heures du matin. Nous nous sommes faits des amis inoubliables, ici. D'une générosité, d'une gentillesse et d'une richesse que je n'oublierai pas. Bon, d'accord, il y a certes quelques quarante minutes de cette soirée que j'ai zappées, endormie par le bon vin dans le canapé, mais le reste est bien gravé dans mes souvenirs heureux.
5. - La vie politique américaineEntre coups de théâtre et rumeurs de démission, révélations par la presse d'inconvénientes impudeurs républicaines, élections passionnées et gagnées par les Démocrates et course à la future présidence, l'année aura été riche en actualité politique. Avec comme points d'orgue, la rencontre avec Bill Clinton (pour nous) et la méga-manifestation contre la guerre en Irak à Washington (pour ceux qui y auront été). Et aussi, l'écriture typique du
New York Times, un mélange de doux-amer et de mordant qui peut aussi se lire lisse. Tout est passé à la loupe dans les médias, tout y est décortiqué, et les hommes politiques sont les premiers à le savoir et à en jouer.
6. - La diversité de la cuisine que l'on peut trouver dans des bui-buis (trous dans le mur) incroyablesPour moins de $15, et si vous n'êtes pas trop à cheval sur le décorum, gageons que vous mangerez comme des rois les cuisines du monde entier. Nous avons expérimenté à fond les possibilités indiennes, latino et asiatiques près de chez nous et même plus loin. Notre palmarès? Dans le désordre:
- pour l'indien,
Not just a snack tout près de chez nous ;
- pour le japonais, Haruki East ou
Ichiban (encore meilleur mais plus loin, à Cranston);
- pour le chinois, le fameux "trou dans le mur" de Boston,
King Fung Garden (ils n'ont pas de site internet), sur Kneeland Street;
- pour le mexicain,
Chilangos Taqueria, près d'Atwells Avenue, ou
Mi Guatemala, à un bloc de là, pour son
churrasco (pas pour la déco ni la serveuse qui demande vingt fois "
Did you like the food?");
- pour l'expérience américaine typique, il faut essayer le
Johnny Rocket, sur Thayer Street, qui fait les hamburgers les plus gras que j'ai mangés de ma vie. Banquettes roses, milkshakes coca/crème, comptoir en métal, un
diner qui vous ramène au temps de Brandon Walsh derrière le Pitch Pit (
Beverly Hills 90210, pour le cas où vous auriez un trou de mémoire adolescente);
- mais aussi de très jolis et chics restaurants, même pas si chers, et très "nouvelle cuisine américaine": le
75 Chesnut (situé à Chesnut Street, Boston; joli décor) et
New River, où D. m'a emmenée pour notre anniversaire.
7. - Ex-aequo: Boston, et surtout Back Bay. Et la beauté des paysages de Nouvelle Angleterre. Vous pouvez, en quinze minutes, déambuler dans ses rues commerçantes qui font rêver les nostalgiques européens, prendre un café au Starbucks local, traverser des blocs de maisons anciennes, arriver au bord de la rivière Charles et regarder Cambrigde, en face. Vous pouvez bien sûr faire le même trajet en prenant votre temps. J'adore Boston.
Nous avons aussi profité de notre séjour pour visiter (pas assez, hélas) des endroits qui nous ont laissés pleins d'une beauté parfois insolite, mais toujours bienvenue: East Beach, Litchfield, la promenade le long de la côte de Newport, Martha's Vineyard, et notre presque habituelle promenade du
bicycle path, qui passe au milieu de l'eau à East Providence, longe le port de Providence d'un côté et une belle nature de l'autre.
8. - L'élection présidentielle française, vue d'ici. Un peu moins pitrerie que vue d'Europe? Je ne sais pas. Nous avons essayé d'assister aux soirées d'annonce des résultats, au premier tour et au second. Au premier tour, nous avons atterri au Graduate Lounge de Brown en compagnie d'un écran qui ne voulait rien savoir des connections par câble télé. L'audience se composait d'un Allemand, d'un Italien, d'une Belge (moi), d'une Sénégalaise, d'un Américain et d'un Français. Puis sont arrivés quelques autres Hexagonaux, histoire de renforcer le contingent. Le deuxième tour, nous avons eu comme compagnie B., dans un bâtiment de Harvard, et avons atterri à une fête organisée par le consulat français (ou quelque chose comme ça). Il était intéressant de voir aussi comment la presse voyait d'ici les élections françaises: loin de s'en désintéresser, elle tentait au contraire d'en expliciter les enjeux. Ségolène était épinglée pour ce qu'elle représentait (le parallèle avec Bachelet et Merkel était trop tentant pour s'en priver), mais aussi pour certaines de ses déclarations, notamment sur le drapeau dans l'armoire de la cuisine et en Chine. Sarkozy, que l'on pourrait croire apprécié ici, n'avait pas toutes les faveurs: on le situait conservateur (le mot "droite" n'a pas beaucoup été prononcé), ayant une certaine responsabilité dans l'embrasement des banlieues (le mot "
scum" a été beaucoup cité, maintenant je sais comment on traduit racaille), et surtout un anglais à n'y rien comprendre malgré sa bonne volonté manifeste. Quant à Bayrou, un article plutôt élogieux a été trouvé dans le NYT à l'époque: il disait en bon anglais (il a de la famille aux US) que s'il était Américain, il serait du Montana, car il se sentait homme de la terre. Et sa position politique a aussi été saluée comme étant novatrice - adjectif auquel les deux autres n'ont pas eu droit, malgré tout le toutim entrepris en France pour s'en proclamer.
9. - Un vrai beau brunch, avec pancakes ou dim sums, au choix.Brickway on Wickenden (bourré le dimanche) pour la version classique et
Empire Garden, à Boston, pour la version dim sum. Le second vaut une visite: dans un décor d'ancien théâtre façon italienne revisité à la sauce kitch chinoise, une salle énorme et des serveurs poussant mille et un petits chariots où vous pouvez choisir ce que bon vous semble. C'était bon et vraiment pas cher. Ah, les brunchs du dimanche, ils vont me manquer à Bruxelles! Ce n'est pas là que nous pourrons trouver ne fut-ce qu'un lampion ouvert le dimanche!
10. - Pour résumer: nos cousins d'Amérique, toujours les mêmes, mais toujours différents.
Et c'est précisément de vivre dans cette similitu-différence qui m'a tant plu, lors de cette année ici. Bien sûr, je serai heureuse de retrouver Bruxelles, qui me manque tant, et puis les amis, la vie sociale de là-bas, ma famille... Mais quelles aventures insolites, quels fous rires, quels bonheurs quotidiens et inhabituels, quelles découvertes n'aurons-nous pas connus si nous n'avions pas décidé de venir ici! L'Amérique est un pays qui croit en ses rêves, et surtout en ce rêve de lui-même. Une chose que nous Européens (presque) blasés ferions mieux de mieux comprendre, au lieu d'en rire parfois avec bêtise.
Il y a tant de gens, connus et inconnus, auxquels je suis reconnaissante de cela.
Merci. Pour tout ce qui a rendu ce séjour inoubliable.
El Chapincito
Seit heute wissen wir, dass in Providence zwei hispanische Zeitungen heraus- gegeben werden. Bei einer erneuten Exkursion in den Westen der Stadt sind wir noch einmal auf Guatemala gestoßen: El Chapincito ist ein kleines Lokal, in dem nur spanisch gesprochen wird. Dazu Zeitungen für Hispanic Americans (Hauptthemen: der jüngste Marsch für eine humanere Immigrationspolitik und die katholische Kirche) und die tägliche Seifenoper auf dem lokalen spanischen Kanal, welche die laute Tanzmusik nur knapp übertönte.
Churrasquito mit sehr guter Soße, wenn auch ansonsten nicht ganz auf dem Standard von Mi Guatemala. Tortilla mit Hühnchen und scharf gewürzter Tomatensoße. Tamales. Essen, das mehr nach Familientisch als nach Restaurant schmeckt.
Übrigens: vor dem Eingang parkte ein fahrendes Kunstwerk... Ob es wohl dem "kleinen Chapin" gehörte?
que pasa, gringo
Manchmal liegt der Charme des Essens in der Garage. Ein Kasten, solid aus Beton, ein kleines Bullauge zur Straße, in dem ein Kaktus zwischen Neonreklame wächst. Der Charme einer Nachbarschaft aus Tankstellen und Holzhäuschen. Kein Zug, wenige Busse verbinden dieses Stadtviertel Providence' mit dem Zentrum und der East Side, der Hochburg der Ivy League Studenten von Brown University und der prestigiösen Kunstakademie, RISD. Eine Reise in ein Stück neuen Amerikas. Mi Guatemala heißt der heutige Zielpunkt der Reise, ein denkbar einfaches lateinamerikanisches Speiselokal, das nur so trieft von Lokalkolorit der besonderen Sorte: nicht der beste Margarita Rhode Islands oder eingeführte Mayamasken locken. Mi Guatemala ist ein Treff der Einheimischen: man spricht Spanisch, man möchte fast hinzufügen nur Spanisch, die drei großen Fernsehschirme, die den Raum (beinahe alleine) schmücken, wechseln zwischen heimischen Fußballigen und mexikanischen Seifenopern.
In Mi Guatemala isst man (nach Bekunden des Eigentümers) Rhode Islands bestes Churrasco, und vielleicht hat er Recht damit. Drei dünne Scheiben rauchig gegrillten Rindfleischs zieren einen Teller, der ansonsten noch mit Reis, Bohnen, Guacamole, Salat und natürlich (authentischen) Tortillas geschmückt ist. Ein Glas Gallo Bier dazu (das guatemalische Nationalbier) - und die Reise in den Westen der Stadt hat sich mehr als gelohnt. Eine Momentaufnahme zum Thema Einwanderung auf amerikanisch: viel Energie, eine simple Baracke der man den Charme erst nach einigen Gallo Famosas anzuerkenn mag und ein bisschen Wehmut.
Demnächst steht ein Reise in den industriellen Osten der Stadt auf dem Programm. Ein Mexikaner dieses Mal, der angeblich für $9.90 sehr passable Rib Eye Steaks brät: mit Reis, Bohnen und Tortillas, versteht sich.
Insolite et littéraire: News on the literary world
Le supplément "Book review" du dimanche 15 avril est consacré aux traductions littéraires sorties récemment en anglais. Il contient par ailleurs un tableau assez intéressant de quelques statistiques littéraires.
Saviez-vous que:
- Paul Auster a vendu 19.000 copies de son "Brooklyn Follies" aux Etats-Unis en 2006... et 165.000 copies du même ouvrage en France.
- 3.932 livres américains ont été achetés par les éditeurs chinois en 2005, contre 16 (seize!) titres chinois achetés par les éditeurs américains la même année.
- Le pourcentage des nouveaux titres de fiction (livres pour enfants non compris) traduits et publiés aux Etats-Unis en 2005, par rapport au total des publications aux Etats-Unis, est de 3,54%.
- Insolite: Le National Yiddish Book Center détient actuellement 611 copies de la traduction en yiddish des oeuvres complètes de Guy de Maupassant (qui comptent 13 volumes).
Mais à propos d'insolite, c'est le courrier des lecteurs de cette édition qui en donne la perle, sous forme d'un courrier adressé à la rédaction et titré "
Hitler the Vegetarian?"
My Radioblogclub
Le site de Radioblog fermé par la SacemEt voilà... plus de musique sur le site d'ici un certain temps. Ils disent que des négociations sont en cours pour ouvrir le site sur un autre serveur.
J'ai toujours un peu de mal à me situer par rapport à cette épineuse problématique des droits d'auteurs. Du point de vue purement égoïste, si l'on reprend les propos de l'article: 70% de ceux qui consultent Radioblog se trouvent aux Etats-Unis (c'est mon cas), et il se pourrait qu'à la réouverture du site les morceaux en français soient retirés, et tant pis pour ceux qui écoutent la musique française sur Radioblog (c'est aussi mon cas). Ce que j'aimais bien, justement, c'est l'idée de playlist qui reprend plein de chansons psychédéliques que je n'ai pas dans ma musicothèque personnelle, et qui mélange chanson française, musique anglo-saxonne, musique du monde...
Mais ne soyons pas qu'égoïstes. Il est dit que les parties sont en négociation pour qu'il y ait une forme de rétribution globale à la société de droits, sous forme de pourcentage sur le total des écoutes.
French in the American English
Qui a dit que l'anglais nous envahissait tellement que le français devenait franglais?
L'anglais, lui aussi, subit les influences du français... En particulier l'anglais américain pratiqué sous nos contrées. Combien de fois n'avons-nous pas lu dans le
New York Times des "francismes" dans le texte et sans italiques, tels que "
je ne sais quoi" (djeu ne sè-i kwoy), "
crème brûlée" (creim-broulèi), etc.? Cela abonde spécialement dans les articles de la rubrique "
Dining in, Dining out", où les chroniqueurs
Frank Bruni et Peter Mehan me font vivre avec leurs critiques impitoyables de restaurants new-yorkais des aventures culinaires trépidantes chaque mercredi.
Le plus drôle, c'est que la prononciation n'est pas toujours celle que l'on attend: là où, dans le souci de vous faire comprendre, vous allez demander des "krip" à la serveuse pour votre brunch du dimanche, elle va vous regarder avant de dire: "Ah, yeah, you want creeip?" Ben euh... oui, s'il vous plaît.
François L. m'a signalé
ce petit article dans
La Libre.
European News Report #2: Kärcher frappe toujours deux fois
L'un des avatars les plus attendrissants de la campagne présidentielle française, c'est qu'il y a toujours un effet "retour de boomerang" des oubliés lorsqu'on ne s'y attend pas.
Il y a des retours réussis: on glose en long et en large sur le soi-disant "outsider" François Bayrou - prononcez "Bay-rou" et pas "Bey-rou", c'est trop parisien pour le Béarnais, paraît-il. Le
New York Times lui a même consacré
un article où, pêle-mêle, il se revendique de Clinton et de Blair, et postule que s'il était américain, il viendrait sûrement du Montana... Maintenant il faudra que l'on m'explique comment un homme politicien peut être déclaré "sang neuf" quand il est en politique depuis aussi longtemps de Bayrou, et surtout quand il a déjà assumé poste ministériel et rôle de leader d'un parti allié au gouvernement (certes de façon capricieuse). Apparemment, être un homme ou une femme du renouveau, c'est le thème commun de la campagne: Ségo l'Enarque et Sarko le Balladurien le servent aussi comme motto. Mais à ce petit jeu, François le nouveau
D'Artagnan les a devancés, allant jusqu'à taquiner Ségolène Royal dans les sondages. Cela dit, à part quelques points un peu douteux à mon goût dans
son programme (pas plus ambitieux sur l'Europe, lui, le pro-Européen?), je dois quand même avouer qu'un type qui dit pouvoir prendre Strauss-Kahn comme premier ministre m'inspire plus de sympathie qu'un type qui veut nettoyer les banlieues au kärscher... même si ledit DSK semble faire la moue.
Tiens! A propos de kärscher: la société Kärscher a lancé une campagne de presse pour dénoncer la diffusion dans le vocabulaire politique en France de son nom. Eh oui, Sarkozy, s'il veut réellement nettoyer comme il le souhaite la cité des 4.000 à La Courneuve de la "racaille", devra faire appel à une autre méthode de nettoyage... L'entreprise a rappelé, mécontente, que "
Kärcher est une marque déposée (...) qui appartient à sa maison mère, la société Alfred Kärcher GmbH & Co Kg, dont elle distribue les produits en France et que le groupe dispose en conséquence de droits exclusifs sur l’emploi de cette dénomination". C'est vrai, pourquoi prendre toujours le mot "kärscher" pour synonyme de nettoyage trash? Ils sont très corrects, finalement, ces gens.
Attending a wedding @ Philippines
(photo (c) Routard.com)
Notre âge aidant sans doute, nous nous retrouvons au milieu d'une tornade de mariages l'un à la suite de l'autre cet été.
Ce qui est beau dans les mariages, c'est bien sûr d'abord le mariage: les "oui", les parents tout émus et fiers, le bonheur des robes blanches et des queurs de pie, les discours d'amis nostalgiques et taquins, le champagne et les petits fours ("all this f*** salmon and champagne", comme disait Hugh Grant)... et puis, last but not least, la fête!
Ce qui est troublant dans les mariages, c'est de voir tout ce temps qui soudain défile devant nos yeux, dans ce moment officiel d'une cérémonie "pour de vrai", où s'avance dans l'allée centrale quelqu'un que l'on a connu adolescent fou ou camarade de classe cabotine - en tout cas éternel Peter Pan puisqu'il habitait dans le même Wonderland que nous qui ne nous voyons pas grandir. Le temps passe. Et fait bien les choses.
Ce qui est encore meilleur dans les mariages, c'est quand ils nous donnent un prétexte pour voyager! Et c'est la chance que nous aurons cet été, car L. et G. ont décidé de s'unir, chez eux, aux Philippines, et nous ont fait l'honneur de nous inviter à être leurs "sponsors". Dirk aura pour l'occasion un barong tagalog qu'il s'entête à dire fait de feuilles de bananes (vive le regard ethnocentriste exotisant!). Nous assisterons à une cérémonie là-bas, dans un très joli site niché près d'un lac qui se trouve dans un volcan (ou vice-versa) si j'ai bien compris. A nous aussi les vacances: une semaine entre les places des 7.000 îles des Philippines, les stress de Manille, les excursions et les préparatifs de mariage... avant de rentrer en triple vitesse assister au mariage de P. et N., dans le Brabant wallon.
Courir les mariages, c'est du sport, quand même.
Labels: mariage, Philippines, vacances
Les aventures de Sidonie Lavande (3): tarte citron meringuée
Ah ah, cette fois-ci on a réussi à prendre une photo avant que tout ne disparaisse...
Et, oui: je suis très fière de moi! J'ai réussi ma première meringue! Et presque à l'improviste: fête ce soir chez B. et Y., tiens, il reste une pâte sablée au frigo... allons-y! Comme quoi il ne faut rien d'extraordinaire pour réussir une tarte citron meringuée. Juste un bon batteur...
Tarte citron meringuéeIngrédients (pour 6 pers. ou un moule à tarte standard):
1 rouleau de pâte brisée ou sablée
4 c. à s. de maïzena
3 citrons, de préférence bio (on va utiliser le jus des 3 et le zeste râpé d'1)
200 gr de sucre en poudre
3 oeufs
1 pincée de sel
1 c. à c. d'extrait de vanille (liquide; optionnel)
30 cl d'eau froide
Il vous faudra aussi comme instruments: un moule à tarte, une petite casserole, deux grands bols, un batteur électrique (à moins que vous n'ayiez ou ne soyiez un baracouda).
1. Presser le jus des trois citrons et râper finement le zeste de l'un d'entre eux. Préchauffer le four à 200°C (th. 6-7). Garder à part un filet de jus de citron qui vous servira pour la meringue.
2. Beurrer et fariner un moule à tarte, ou y mettre une feuille de papier sulfurisé. Garnir le moule avec la pâte sablée ou brisée. Piquer avec une fourchette. Enfourner pour 10 min.
3. Pendant ce temps, délayer sur feu doux la maïzena dans une petite casserole, avec le jus de citron, 30 cl d'eau froide et 100 gr de sucre. Faire épaissir: il faut que le mélange se lie. Retirer du feu et laisser tiédir.
4. Séparer les blancs des oeufs des jaunes. Battre les jaunes avec le zeste râpé, puis les incorporer au mélange citron/maïzena. Ce dernier mélange ne doit plus être brûlant, sinon il va 'solidifier' les jaunes (petits morceaux d'omelette). Bien remuer pour obtenir un mélange homogène. Verser sur le fond de pâte sorti du four. Enfourner de nouveau le tout pendant 25-30 min, jusqu'à ce que la pâte soit dorée. Oter du four au bout de ce temps, et diminuer la température à 180°C (th. 6).
5. Préparer la meringue pendant la cuisson du fond. Monter les blancs en neige avec le batteur électrique, avec une pincée de sel. Quand les blancs sont déjà un peu solidifiés, ajouter graduellement le sucre restant (100 gr) en fouettant en même temps. Ajouter de même le filet de jus de citron mis à part, ainsi que la vanille liquide si vous en avez (optionnel: je n'en ai pas mis). Fouetter fermement pour serrer les blancs: ils doivent former des pics quand vous retirez les fouets du mélange. Il y a aussi des gens qui utilisent un filet de vinaigre pour monter la meringue (pour le cas où vous avez oublié de réserver un peu de jus de citron).
6. Répartir à la cuillère ou avec une poche à douille sur le fond de tarte sorti du four. Faites de jolis pics avec les blancs. Remettre au four à 180°C pendant 20 min supplémentaires. Lorsque vous retirez la tarte, les pics de meringue auront bruni et le tout devra avoir gonflé.
Et voilà le résultat! Bon appétit!
Attention: la meringue retombe si vous la mettez au frigo. A réserver donc dans un endroit frais, mais pas trop...
Remarque: la quantité de sucre dépend du goût de chacun... J'ai fait ma tarte avec 160 gr de sucre, et le résultat était un peu trop acide à mon goût, mais les autres préféraient comme ça. Si d'autre part, vous avez fait votre pâte vous-même et que vous l'aimez bien cuite, il faut précuire davantage: mettre d'abord 5 min au four avec une feuille d'aluminium, puis encore 10 min sans. Labels: citron, meringue, tarte