Il faut sauver Génies en Herbe!
Pour ceux qui ne connaîtraient pas:
Génies en Herbe est une émission de télévision de la RTBF (belge), qui a existé ou existe encore dans plusieurs pays francophones, en Afrique, en Suisse (plus maintenant) et au Québec (où ils ont lancé le mouvement). Deux écoles, à chaque fois, envoyent quatre représentants qui se disputent un match sous forme de joutes testant leurs connaissances générales.
Il est question, depuis peu, que la RTBF supprime l'émission, qui passait dans le créneau pré-JT de 19h30 tous les samedis. Emois dans les milieux scolaires: plus de 150 écoles en Belgique francophone envoyaient depuis des dizaines d'années leurs équipes à "Génies". C'était une occasion de former une communauté soudée autour d'un chouette projet, d'encourager les "génies" de son école, d'être contents de son école... et de se voir à la télé! Etre "génie", c'est quand même mieux côté modèle que d'être à la Star' Ac'.
Evidemment, j'ai un attachement particulier pour cette émission: c'est qu'avec Jérémi, Lionel et Andrzej, nous avions gagné, pour le Collège Saint-Michel, l'édition 1998. Ce qui nous avait permis d'aller quinze jours au Bénin participer aux internationales, aux frais et sous la responsabilité de la RTBF. C'était la première fois que je découvrais l'Afrique, où je n'avais jamais eu l'idée de mettre les pieds auparavant. Six ans plus tard, je commençais une thèse de doctorat sur la littérature africaine contemporaine.
Sans oublier le stress des copains avant les émissions, les expéditions joviales à Reyers (du nom du boulevard qui abrite, à Bruxelles, les légendaires studios de la télévision publique), les affiches dans l'école annonçant les diffusions, les regards qui reconnaissent et les clins d'oeil approbateurs des retraitées dans le métro, les franches rigolades lors des soi-disantes répétitions... Et surtout une complicité et une belle amitié, toujours d'actualité, avec mes collègues génies.
... Le souvenir donc d'une formida
ble aventure pour les 16-18 ans. Signez
la pétition en ligne pour sauver
Génies en Herbe!
Et si on disait du mal de...: la plus mauvaise expérience resto
Normalement nous aimons manger dehors, même dans des endroits snacks très simples, et
on s'en f.. que ce ne soit pas parfait.
Mais ce soir, je crois qu'on a littéralement eu "
the worse restaurant experience... ever"!
Incroyable comme un seul endroit peut accumuler tous les faux pas.
Cet endroit absolument incroyable est pourtant un restaurant japonais bien côté du quartier. Il est là depuis un certain temps et apparemment se sent inébranlable. Jugez plutôt par vous-mêmes.
Nous avons eu trois serveurs différents, en plus de la patronne, qui ne se gênait d'ailleurs pas pour les rudoyer quand ils faisaient un faux pas. Le problème est qu'ils étaient très sympathiques, mais qu'ils faisaient vraiment beaucoup de faux pas: le premier serveur n'a pas semblé comprendre que deux salades en accompagnement + deux soupes = un de chaque par personne. J'ai donc reçu tout autour de moi et D. rien. Le deuxième serveur m'a retiré mon assiette de salade quand elle était moitié pleine (à sa décharge, il s'en est très poliment et gentiment excusé ensuite). Le troisième, en apportant les condiments, a tout fourré littéralement dans les mains de D. quand il y avait de la place devant chacun de nous et que nous étions en pleine conversation.
La nourriture était... inattendue. Nous avions commandé une spécialité de boeuf, qui venait avec deux entrées. Le poisson des sushis était frais - même si le gars à la table derrière semblait penser bien haut le contraire des siens -, mais le riz n'était pas du riz à sushi japonais. Il était trop dur et ne collait pas pour former une pièce pour les "nigiris". Les "gyosas" (raviolis à la vapeur japonais) étaient des wontons (raviolis chinois) entièrement frits dans l'huile et durs. Notre plat principal était presque méconnaissable: au lieu d'être en fines tranches, le boeuf était trop cuit et en morceaux énormes et filamenteux (nous n'avions pas de couverts). Normalement on cuit ce plat en faisant le boeuf, puis en ajoutant progressivement une sauce pour rendre juteux et épais. Nous avons reçu une espèce de soupière où tout flottait et où les légumes n'étaient pas ceux habituellement servis avec ce plat mais un mélange de légumes pas chers pour plats du jour de snack (carottes, brocolis coupés). D. (qui a vécu au Japon) a trouvé cela très inauthentique. Moi, je ne connais pas bien la cuisine japonaise, je voulais juste manger bien, et ce plat était tout simplement inmangeable: trop sucré, écoeurant et salé en même temps. Finalement seule leur glace au thé vert était bonne.
On n'a pas pu s'empêcher de dire à la patronne (une Chinoise qui a vécu au Japon) qu'on n'a pas trouvé le plat bon. Devinez sa réponse? Ils savent que ce qu'ils servent n'est pas authentique, mais ils sont là depuis longtemps et ils savent faire les choses (sous-entendu: nous, pas). Ils savent que les Américains préfèrent quand c'est sucré et comment ils aiment les choses accommodées. C'est comme leurs nouilles "udon": maintenant ils ne servent plus de vrais "udon" mais plutôt des linguine sèches achetées au supermarché - ce que beaucoup de critiques
ici leur ont reproché, d'ailleurs...
Qu'un restaurant qui se prévaut "japonais" ne fasse pas tout comme au Japon, soit, c'est assez prévisible et pas un défaut en soi, du moment que ce soit bon. C'est d'ailleurs ce que font beaucoup de restaurants "ethniques" hors de leur pays. Mais qu'ils prétendent être le meilleur Japonais de Providence, et en plus n'hésitent pas à nous dire en gros qu'ils prennent les clients pour des gens sans goûts et incapables de distinguer ce qui est mangeable (même pas bon, juste mangeable) ou pas, c'est quand même une drôle de stratégie commerciale.
Au cas où vous passez par Providence, cela vaut presque la peine d'y aller juste pour voir à quel point un restaurant peut être mauvais dans tout ce qu'il fait. Mais si vous ne prenez pas la peine d'y aller, pas de souci: le
Tokyo a assez de clients pour ne pas se soucier de ne pas en satisfaire.
... Est-il utile de préciser qu'aucun remplacement ne nous fut proposé après les remarques, au reste faites et reçues de façon tout à fait cordiale? La patronne a reconnu pour exact tout ce que nous lui avons dit, mais nous avons quand même payé la modeste somme de $ 42 pour ce repas certes inoubliable.
Tokyo Japanese Restaurant
231 Wickenden Steet
Providence, RI 02903 (East Side)
tel. +1 401 331 5330
Ouvert tous les jours, de midi à 23 h.
US News Report #7: Let's switch...Gonzalez at the World Bank
La presse américaine et internationale ont suivi ces dernières semaines deux affaires qui, si elles ont en commun de concerner des personnalités politiques proches du président Bush, ne semblaient pas avoir grand-chose d'autre en commun.
Il s'agit, d'une part, du scandale qui a éclaboussé le ministre de la Justice américain
Alberto Gonzalez, mis en cause pour avoir "laissé" son chef de cabinet, en accord avec une conseillère de la Maison Blanche, limoger en masse des procureurs. Les députés nouvellement élus au Congrès, devenu à majorité démocrate, se sont inquiétés de connaître les éventuelles motivations politiques de ces limogeages. Pour rappel des faits, en décembre 2006,
huit procureurs généraux des Etats-Unis ont été poussés à la démission par l'administration de la justice, sous couvert de critiques concernant leurs aptitudes professionnelles, et plus généralement, leurs résultats (ou "
performances"). Cette affaire a cristallisé les oppositions entre le Congrès, le Sénat - où même des républicains ont refusé de plébisciter la décision - et la Maison Blanche, soupçonnée d'avoir directement inspiré le limogeage collectif envers des procureurs qui n'ont, à son goût, pas été assez assidus dans leur fidélité envers certaines lignes de conduites chères à l'administration Bush. Pour exemple, l'une des procureurs s'est vu reprocher son attitude jugée trop laxiste envers les immigrants illégaux, tandis que d'autres ont fait état de pression d'élus républicains qui désiraient les voir enquêter sur la légalité des donations électorales perçues par des démocrates. Plusieurs personnalités du ministère de la justice, dans la foulée des auditions parlementaires, ont déjà présenté leur démission. Alberto Gonzalez lui-même est
loin d'avoir convaincu lors de son entrevue avec la commission habilitée à l'entendre, passant à l'occasion du "je ne me souviens plus" au "je n'en ai pas été informé".
Il faut préciser que les procureurs généraux des Etats-Unis sont appointés selon un calendrier politique, et occupent des fonctions appelées à donner des orientations stratégiques à l'administration qu'ils supervisent. C'est pourquoi la pratique qui consiste à ne pas renouveler le mandat de certains procureurs n'est pas rare lors d'un changement d'administration à la Maison Blanche. Pour exemple,
Bill Clinton, au début de son premier mandat, avait pratiquement délogé tous les procureurs en place pour en investir d'autres plus proches de ses vues. Mais le fait d'oeuvrer à en limoger en masse, si près de la fin d'une seconde présidence, est un fait inédit. Il ne s'est jamais trouvé, apparemment, un président qui ait pensé à limoger collectivement des procureurs pendant son second mandat - et son dernier, selon les lois américaines. Davantage que le limogeage même, il s'agit donc de la façon dont cela ait été fait - en connection directe avec les directives de la Maison Blanche - qui a réellement scandalisé. Des e-mails entre
Harriet Miers, ancienne conseillère à la présidence, et le chef de cabinet d'Alberto Gonzalez, entre autres, ont été filtrés dans la presse: ils révélaient, dès 2005, une claire intention de procéder à un limogeage collectif, si possible de tous les procureurs des Etats-Unis (ce à quoi il a été répondu "ce sera difficile"...), du moins d'un certain nombre d'entre eux. Et ce, conformément à une volonté qui n'est clairement pas celle de Mme Miers seule
D'autre part, l'on a pu assister récemment au déballage, dans la presse toujours, des supposées manoeuvres de
Paul Wolfowitz, président de
la Banque Mondiale, bien connu pour son plaidoyer en faveur des pays africains, sa politique de bonnes pratiques et de transparence absolue... et
sa mésentente totale, depuis ses débuts, avec le personnel de la Banque Mondiale. Parachuté à la tête de cette institution par la volonté du président Bush et les grâces du système instauré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec les Européens (qui ont le droit de choisir le président du FMI, en échange aux Américains de désigner le président de la Banque mondiale), Wolfowitz n'est ni un expert du développement ni un banquier de profession - compétences auxquelles on devrait être en droit de s'attendre d'un candidat à une telle position. Il a été conseiller à la sécurité et à la défense pour la Maison Blanche, puis vice-secrétaire à la défense (ajoint de Donald Rumsfeld) avant d'entrer en tant que président à la Banque mondiale en 2005. Sa nomination avait à l'époque soulevé quelques oppositions: son accomplissement politique le plus connu alors restait son travail en faveur de l'invasion de l'Irak. La tourmente dans laquelle Wolfowitz est impliqué à présent, et à cause de laquelle il présentera
sa démission en juin, concerne une affaire de supposée clientélisme: le montant astronomique du dédommagement et de l'augmentation de salaire accordés à sa compagne, Mme Shaha Riza, qui travaillait pour la Banque mondiale lors de son arrivée. Pris dans un conflit d'intérêts, Wolfowitz a alors proposé de "déplacer" Mme Riza, experte aux compétences hautement reconnues dans son domaine, au Département d'Etat américain. Intention qui serait louable, si l'information sur la procédure n'avait été aussi peu partagée, notamment par la commission éthique de la Banque. Et si le salaire de Mme Riza, après ce détachement, n'avait pas dépassé celui de la Secrétaire d'Etat Condolezza Rice elle-même... Poussé par les alliés européens et lâché par le personnel de la Banque, Wolfowitz, au bout d'un long processus de mise en examen entamé par le Conseil d'administration de la Banque, a finalement annoncé sa démission.
Et la Maison Blanche a déclaré alors qu'elle allait
le remplacer au plus vite. Sans doute pour ne pas laisser trop monter les voix réclamant la fin du système de désignation américaine automatique, et demandant que l'on prenne en compte de nouveaux pays (et donateurs) émergents, tels que le Brésil ou l'Inde, dans le choix de la présidence. Parmi les noms américains cités en ce moment, l'on retrouve par exemple celui de Robert Zoellick, l'ancien représentant américain au commerce extérieur, celui du président de l'université de Yale, ou encore celui d'un ancien leader de la majorité républicaine au Sénat. Une chose est sûre: les autres pays actionnaires de la Banque aussi bien que le personnel de la Banque prôneront certainement, après cette déplorable publicité pour la Banque, une gestion irréprochable et un professionnel d'une grande compétence. Et ce, afin de conserver à l'institution sa réputation et sa crédibilité.
Et c'est là que nos deux affaires, comme par miracle, se rejoignent: voici qu'un article belge suggère que la Maison Blanche pourrait aussi bien penser, pour la présidence de la Banque mondiale... à son pion perdant du moment, à savoir
Alberto Gonzalez!
Aussi minces que soient les probabilités données pour que cette nomination d'un proche de Bush poussé à la démission par les membres de son propre parti, l'on connaît les obstinations de l'administration américaine actuelle à n'en faire qu'à sa tête, au mépris de leurs partenaires au niveau international. Il est à espérer que les dirigeants des autres pays actionnaires de la Banque sauront faire preuve de fermeté, et surtout de cohérence, dans la future procédure de nomination.
Les dix choses qui m'ont le plus marquée cette année
Que l'année est passée vite! Nous seront déjà de retour en Europe le 19 juin.
Je n'ai pas posté aussi souvent que je l'aurais souhaité sur ce blog fait initialement pour recueillir nos impressions et commentaires de notre vie américaine. Cette fin d'année, le printemps, le petit vent fluet de la côte, tout ça, m'a cependant donné envie de vous faire partager mon top 10 des évènements qui m'ont marquée cette année, que ce soit dans notre vie personnelle, dans l'actualité, dans l'impression laissée, ou dans les changements que cela a impliqué dans notre façon de vivre.
1. - Le confort et (osons le dire) l'opulence de la vie de chercheuse sur un campus américain.L'effort intellectuel, du meilleur, et aussi parfois du pire. Mais de façon générale, l'aisance avec laquelle les choses sont faites, tout simplement. La gentillesse du personnel qui m'a aidée avec grande compétence et une toute aussi grande serviabilité. Mon petit pécule de recherche que je ramène avec moi cette année, c'est à tout cela que je le dois aussi.
2. - Le pachtwork de la société américaine. L'on discute souvent des différences entre les modèles d'intégration européen et américain. De la perception de l'immigration, là-bas et ici. Pour ce que j'en ai vu et expérimenté, je dirais que la société américaine est bien plus avancée sur l'intégration que ce que nous connaissons en Europe. Ce fait a sans doute des racines historiques: nation d'immigration construite sur le rêve américain du tout est possible d'une part, pays bâtis sur l'idée même de nation et un lourd passé colonial qui plombe les mémoires de l'autre. Le débat sur l'immigration aux Etats-Unis est loin d'atteindre une ouverture totale: pour preuve, les derniers avancements de
la future loi sur le sujet qui est actuellement débattue au Congrès. Mais ici, le premier réflexe en voyant une minorité visible serait plutôt de penser à un XXXo-américain plutôt qu'à un primo arrivant analphabète en anglais, ce qui démontre déjà d'une certaine conception de l'Autre. Bien sûr, je simplifie. Les gens ont la fierté d'une communauté d'origine qui parfois remonte à quelques générations: un potentiel futur propriétaire de notre immeuble a été ravi d'apprendre à D. qu'il était allemand alors qu'il n'a pas appris la langue de son arrière-grand-père arrivé dans le pays (calculez vous-même l'époque), et il suffit de faire un tour à
Federal Hill pour se rendre compte que le parler italien de la Sicile est encore bien vivant au comptoir à expresso de la principale épicerie. Percevoir la différence comme une vraie richesse est précieux.
3. - La gentillesse et la personnalité de R. Corollaire du point 1, mais pas de moindre importance. Rencontrer une personnalité de ce milieu académique envers qui l'on éprouve de l'admiration et de la sympathie est toujours un événement appréciable en soi.
4. - Le mémorable Thanksgiving chez J.J. et J. ont eu la gentillesse de nous inviter à festoyer avec leurs familles la plus inoubliable des fêtes familiales des Etats-Unis. Un délicieux pâté maison, une dinde aux dimensions de compétition avec toutes ses garnitures (
mashed potatoes and sweet potatoes en tête), un plateau de fromage aux parfums d'ailleurs (ou maison, c'est selon d'où l'on vient), le tout conclu par une
pumpkin pie au goût inconnu de moi jusque là... Nous avons beaucoup ri, discuté, joué aux jeux de société. Nous sommes arrivés à midi et sommes repartis à deux heures du matin. Nous nous sommes faits des amis inoubliables, ici. D'une générosité, d'une gentillesse et d'une richesse que je n'oublierai pas. Bon, d'accord, il y a certes quelques quarante minutes de cette soirée que j'ai zappées, endormie par le bon vin dans le canapé, mais le reste est bien gravé dans mes souvenirs heureux.
5. - La vie politique américaineEntre coups de théâtre et rumeurs de démission, révélations par la presse d'inconvénientes impudeurs républicaines, élections passionnées et gagnées par les Démocrates et course à la future présidence, l'année aura été riche en actualité politique. Avec comme points d'orgue, la rencontre avec Bill Clinton (pour nous) et la méga-manifestation contre la guerre en Irak à Washington (pour ceux qui y auront été). Et aussi, l'écriture typique du
New York Times, un mélange de doux-amer et de mordant qui peut aussi se lire lisse. Tout est passé à la loupe dans les médias, tout y est décortiqué, et les hommes politiques sont les premiers à le savoir et à en jouer.
6. - La diversité de la cuisine que l'on peut trouver dans des bui-buis (trous dans le mur) incroyablesPour moins de $15, et si vous n'êtes pas trop à cheval sur le décorum, gageons que vous mangerez comme des rois les cuisines du monde entier. Nous avons expérimenté à fond les possibilités indiennes, latino et asiatiques près de chez nous et même plus loin. Notre palmarès? Dans le désordre:
- pour l'indien,
Not just a snack tout près de chez nous ;
- pour le japonais, Haruki East ou
Ichiban (encore meilleur mais plus loin, à Cranston);
- pour le chinois, le fameux "trou dans le mur" de Boston,
King Fung Garden (ils n'ont pas de site internet), sur Kneeland Street;
- pour le mexicain,
Chilangos Taqueria, près d'Atwells Avenue, ou
Mi Guatemala, à un bloc de là, pour son
churrasco (pas pour la déco ni la serveuse qui demande vingt fois "
Did you like the food?");
- pour l'expérience américaine typique, il faut essayer le
Johnny Rocket, sur Thayer Street, qui fait les hamburgers les plus gras que j'ai mangés de ma vie. Banquettes roses, milkshakes coca/crème, comptoir en métal, un
diner qui vous ramène au temps de Brandon Walsh derrière le Pitch Pit (
Beverly Hills 90210, pour le cas où vous auriez un trou de mémoire adolescente);
- mais aussi de très jolis et chics restaurants, même pas si chers, et très "nouvelle cuisine américaine": le
75 Chesnut (situé à Chesnut Street, Boston; joli décor) et
New River, où D. m'a emmenée pour notre anniversaire.
7. - Ex-aequo: Boston, et surtout Back Bay. Et la beauté des paysages de Nouvelle Angleterre. Vous pouvez, en quinze minutes, déambuler dans ses rues commerçantes qui font rêver les nostalgiques européens, prendre un café au Starbucks local, traverser des blocs de maisons anciennes, arriver au bord de la rivière Charles et regarder Cambrigde, en face. Vous pouvez bien sûr faire le même trajet en prenant votre temps. J'adore Boston.
Nous avons aussi profité de notre séjour pour visiter (pas assez, hélas) des endroits qui nous ont laissés pleins d'une beauté parfois insolite, mais toujours bienvenue: East Beach, Litchfield, la promenade le long de la côte de Newport, Martha's Vineyard, et notre presque habituelle promenade du
bicycle path, qui passe au milieu de l'eau à East Providence, longe le port de Providence d'un côté et une belle nature de l'autre.
8. - L'élection présidentielle française, vue d'ici. Un peu moins pitrerie que vue d'Europe? Je ne sais pas. Nous avons essayé d'assister aux soirées d'annonce des résultats, au premier tour et au second. Au premier tour, nous avons atterri au Graduate Lounge de Brown en compagnie d'un écran qui ne voulait rien savoir des connections par câble télé. L'audience se composait d'un Allemand, d'un Italien, d'une Belge (moi), d'une Sénégalaise, d'un Américain et d'un Français. Puis sont arrivés quelques autres Hexagonaux, histoire de renforcer le contingent. Le deuxième tour, nous avons eu comme compagnie B., dans un bâtiment de Harvard, et avons atterri à une fête organisée par le consulat français (ou quelque chose comme ça). Il était intéressant de voir aussi comment la presse voyait d'ici les élections françaises: loin de s'en désintéresser, elle tentait au contraire d'en expliciter les enjeux. Ségolène était épinglée pour ce qu'elle représentait (le parallèle avec Bachelet et Merkel était trop tentant pour s'en priver), mais aussi pour certaines de ses déclarations, notamment sur le drapeau dans l'armoire de la cuisine et en Chine. Sarkozy, que l'on pourrait croire apprécié ici, n'avait pas toutes les faveurs: on le situait conservateur (le mot "droite" n'a pas beaucoup été prononcé), ayant une certaine responsabilité dans l'embrasement des banlieues (le mot "
scum" a été beaucoup cité, maintenant je sais comment on traduit racaille), et surtout un anglais à n'y rien comprendre malgré sa bonne volonté manifeste. Quant à Bayrou, un article plutôt élogieux a été trouvé dans le NYT à l'époque: il disait en bon anglais (il a de la famille aux US) que s'il était Américain, il serait du Montana, car il se sentait homme de la terre. Et sa position politique a aussi été saluée comme étant novatrice - adjectif auquel les deux autres n'ont pas eu droit, malgré tout le toutim entrepris en France pour s'en proclamer.
9. - Un vrai beau brunch, avec pancakes ou dim sums, au choix.Brickway on Wickenden (bourré le dimanche) pour la version classique et
Empire Garden, à Boston, pour la version dim sum. Le second vaut une visite: dans un décor d'ancien théâtre façon italienne revisité à la sauce kitch chinoise, une salle énorme et des serveurs poussant mille et un petits chariots où vous pouvez choisir ce que bon vous semble. C'était bon et vraiment pas cher. Ah, les brunchs du dimanche, ils vont me manquer à Bruxelles! Ce n'est pas là que nous pourrons trouver ne fut-ce qu'un lampion ouvert le dimanche!
10. - Pour résumer: nos cousins d'Amérique, toujours les mêmes, mais toujours différents.
Et c'est précisément de vivre dans cette similitu-différence qui m'a tant plu, lors de cette année ici. Bien sûr, je serai heureuse de retrouver Bruxelles, qui me manque tant, et puis les amis, la vie sociale de là-bas, ma famille... Mais quelles aventures insolites, quels fous rires, quels bonheurs quotidiens et inhabituels, quelles découvertes n'aurons-nous pas connus si nous n'avions pas décidé de venir ici! L'Amérique est un pays qui croit en ses rêves, et surtout en ce rêve de lui-même. Une chose que nous Européens (presque) blasés ferions mieux de mieux comprendre, au lieu d'en rire parfois avec bêtise.
Il y a tant de gens, connus et inconnus, auxquels je suis reconnaissante de cela.
Merci. Pour tout ce qui a rendu ce séjour inoubliable.