US News Report #7: News of Yale, from California or a Shower
Le "columnist" Peter Applebome parle de Yale, de ses petites habitudes que l'on décode et que l'on remarque, dans un article du New York Times.
Ou si vous voulez savoir comment marche le ragotage de petites histoires sur les plus grandes universités des Etats-Unis: les fameux Ivy League.
Une fois n'est pas coutume, j'en traduis une partie pour les non-anglophones qui en ont assez de ne comprendre que la moitié. Un peu long mais assez emblématique de la relation des Ivy League à la société américaine: on lorgne, on critique, on envie, en tout cas on en parle.
Ou si vous voulez savoir comment marche le ragotage de petites histoires sur les plus grandes universités des Etats-Unis: les fameux Ivy League.
Une fois n'est pas coutume, j'en traduis une partie pour les non-anglophones qui en ont assez de ne comprendre que la moitié. Un peu long mais assez emblématique de la relation des Ivy League à la société américaine: on lorgne, on critique, on envie, en tout cas on en parle.
Même dans ces jours anciens où tous les journaux d'université n'avaient pas de "sex columnist", cela n'était pas très compliqué de susciter l'intérêt envers le comportement des étudiants universitaires.(...) Cette fascination reflète pour une grande part l'éternelle et envieuse assomption des adultes selon laquelle les étudiants s'amusent trop - et plus qu'eux ne l'ont fait. (...)
Ces jours-ci, en particulier dans des enceintes d'élite comme Yale, il semble presque qu'un petit n'importe quoi peut produire plus de nouvelles en-dehors du campus que dans celui-ci. Prenez l'histoire de Yale qui a tenu le plus longtemps l'année passée: un ancien diplomate taliban dans une université américaine. Bonne histoire. (...) Regardons le mois dernier. D'abord, il y a eu l'affreux incident de Nouvel An à San Francisco, où des membres d'un groupe cappella de Yale, les Baker's Dozen, ont dit avoir été attaqués après avoir chanté dans une soirée donnée en leur honneur. Un mois plus tard, avec l'enquête en suspens, cela fait toujours la une. C'est spécialement le cas à San Francisco, où les politiques locales, les allégations sur des insultes racistes et le comportement de la police sont devenus part de l'histoire. C'est également le cas sur Fox News, où toute histoire négative sur San Francisco ou Yale, ou sur les deux, marche bien en général.
Depuis, dans une affaire d'une moindre importance, Yale a touché involontairement un jackpot médiatique, après qu'un blog appelé IvyGate ait rapporté un courriel titillant et inattendu envoyé par le chef du Yale Calhoun College à ses résidents. Sous le sujet "Les cabines de douche sont faites pour se doucher", il s'en est pris gentiment à un couple non identifié, qui utiliserait régulièrement les douches pour des actes plus intimes que s'appliquer du savon sur une peau humide. "La nuit dernière, la douche a débordé et la salle de bain n'a pas pu être utilisée pendant 90 min.", écrit le chef de dortoir, soulevant ainsi plus d'interrogations qu'il en répond. Il ajoute: "Ceci peut être plaisant et excitant pour vous, mais c'est une violation des standards communautaires. Arrêtez, s'il vous plaît."
L'histoire a été rapportée sur la chaîne de media food (Fox) et sur internet. Sur un site conservateur, un étudiant de Yale, Dan Gelernter, a dit que l'histoire "reflétait le vide moral qui a été créé par les intellectuels à Yale", où "les étudiants semblent avoir été laissés sans même les lignes de conduite les plus basiques pour un comportement propre et décent." Très peu d'autres semblent avoir été choqués: un "posteur" a répondu que M. Gelernter aurait dû savoir quel genre d'endroit était Yale avant d'y aller. (...)
Pendant que cette histoire-là pétillait encore, une autre a été rapportée par le plus grand journal du Connecticut (l'état où se trouve New Haven, ville de Yale), le "Hartfort Courant": l'université a prévu d'enlever une peinture d'un homonyme de son nom, Elihu Yale, qui avait trôné pendant presque un siècle dans la salle où les actionnaires de l'université se réunissent. La peinture a été controversée, parce qu'elle montre Yale, un important marchand, servi par un serviteur noir qui porte un collier argenté autour de son cou. Elihu Yale n'était pas un propriétaire d'esclaves (comme l'était John C. Calhoun, qui a donné son nom au dortoir aux douches coquines). Mais la décision, après plusieurs années de discussion sur le rôle des propriétaires d'esclaves et des revenus issus de l'esclavage pendant les premières années de l'université, a semblé être encore une fois positionnée dangereusement dans le Fox-mètre (...).
Nick Summers, un diplômé de 24 ans de l'université de Columbia, qui était un fondateur de IvyGate en juillet dernier, a reconnu que beaucoup du contenu de son site relevait du comportement universitaire habituel, mais que la mention "à Harvard" ou "à Yale" rendait la chose piquante. Entre les deux, dit-il, Yale semble fournir le meilleur matériel, même dans une semaine où Harvard a choisi son premier président femme. "Yale étant moins prestigieux d'un chouia, les étudiants là semblent mieux ajustés, plus drôles et moins masochistes que les gosses d'Harvard", a dit M. Summers.
Sarah Mishkin, la rédactrice en chef du "Yale Daily News", a déclaré que l'intérêt pour Yale n'était pas surprenant, surtout dans une époque où moins de 10% des candidats sont acceptés. "Comme il y a plus de mystère sur comment entrer à Yale, il y a plus de curiosité sur ce que ce serait d'y être", dit-elle, ajoutant "Yale est un symbole pour d'autres choses dans la société américaine: l'élitisme, le privilège, l'excellence. Les gens sont obsédés par ces choses, et Yale est un mot en quatre lettres pour ces choses."
Tout de même, l'histoire la plus surprenante de Yale de la semaine dernière est une chute inattendue dans les candidatures: 19.060 cette année, pour 21.101 l'année passée. Les explications comprennent une éclipse momentanée, des potentiels candidats effrayés par le niveau d'acceptation très bas des Ivy League, ou peut-être, en partie, une réaction à la publicité répandue il y a un an sur l'acceptation d'un ancien diplomate taliban, Rahmatullah Hashemi.
Ms. Mishkin, une étudiante de troisième année de Manhattan, doute que l'histoire du taliban, qui a suscité l'ire des conservateurs, ait changé la vision de Yale de beaucoup de gens.
"Toute cette critique sur Yale qui est hors d'atteinte?", dit-elle. "Eh bien, oui. Ce n'est pas pour rien que nous sommes appelés une tour d'ivoire."
Ces jours-ci, en particulier dans des enceintes d'élite comme Yale, il semble presque qu'un petit n'importe quoi peut produire plus de nouvelles en-dehors du campus que dans celui-ci. Prenez l'histoire de Yale qui a tenu le plus longtemps l'année passée: un ancien diplomate taliban dans une université américaine. Bonne histoire. (...) Regardons le mois dernier. D'abord, il y a eu l'affreux incident de Nouvel An à San Francisco, où des membres d'un groupe cappella de Yale, les Baker's Dozen, ont dit avoir été attaqués après avoir chanté dans une soirée donnée en leur honneur. Un mois plus tard, avec l'enquête en suspens, cela fait toujours la une. C'est spécialement le cas à San Francisco, où les politiques locales, les allégations sur des insultes racistes et le comportement de la police sont devenus part de l'histoire. C'est également le cas sur Fox News, où toute histoire négative sur San Francisco ou Yale, ou sur les deux, marche bien en général.
Depuis, dans une affaire d'une moindre importance, Yale a touché involontairement un jackpot médiatique, après qu'un blog appelé IvyGate ait rapporté un courriel titillant et inattendu envoyé par le chef du Yale Calhoun College à ses résidents. Sous le sujet "Les cabines de douche sont faites pour se doucher", il s'en est pris gentiment à un couple non identifié, qui utiliserait régulièrement les douches pour des actes plus intimes que s'appliquer du savon sur une peau humide. "La nuit dernière, la douche a débordé et la salle de bain n'a pas pu être utilisée pendant 90 min.", écrit le chef de dortoir, soulevant ainsi plus d'interrogations qu'il en répond. Il ajoute: "Ceci peut être plaisant et excitant pour vous, mais c'est une violation des standards communautaires. Arrêtez, s'il vous plaît."
L'histoire a été rapportée sur la chaîne de media food (Fox) et sur internet. Sur un site conservateur, un étudiant de Yale, Dan Gelernter, a dit que l'histoire "reflétait le vide moral qui a été créé par les intellectuels à Yale", où "les étudiants semblent avoir été laissés sans même les lignes de conduite les plus basiques pour un comportement propre et décent." Très peu d'autres semblent avoir été choqués: un "posteur" a répondu que M. Gelernter aurait dû savoir quel genre d'endroit était Yale avant d'y aller. (...)
Pendant que cette histoire-là pétillait encore, une autre a été rapportée par le plus grand journal du Connecticut (l'état où se trouve New Haven, ville de Yale), le "Hartfort Courant": l'université a prévu d'enlever une peinture d'un homonyme de son nom, Elihu Yale, qui avait trôné pendant presque un siècle dans la salle où les actionnaires de l'université se réunissent. La peinture a été controversée, parce qu'elle montre Yale, un important marchand, servi par un serviteur noir qui porte un collier argenté autour de son cou. Elihu Yale n'était pas un propriétaire d'esclaves (comme l'était John C. Calhoun, qui a donné son nom au dortoir aux douches coquines). Mais la décision, après plusieurs années de discussion sur le rôle des propriétaires d'esclaves et des revenus issus de l'esclavage pendant les premières années de l'université, a semblé être encore une fois positionnée dangereusement dans le Fox-mètre (...).
Nick Summers, un diplômé de 24 ans de l'université de Columbia, qui était un fondateur de IvyGate en juillet dernier, a reconnu que beaucoup du contenu de son site relevait du comportement universitaire habituel, mais que la mention "à Harvard" ou "à Yale" rendait la chose piquante. Entre les deux, dit-il, Yale semble fournir le meilleur matériel, même dans une semaine où Harvard a choisi son premier président femme. "Yale étant moins prestigieux d'un chouia, les étudiants là semblent mieux ajustés, plus drôles et moins masochistes que les gosses d'Harvard", a dit M. Summers.
Sarah Mishkin, la rédactrice en chef du "Yale Daily News", a déclaré que l'intérêt pour Yale n'était pas surprenant, surtout dans une époque où moins de 10% des candidats sont acceptés. "Comme il y a plus de mystère sur comment entrer à Yale, il y a plus de curiosité sur ce que ce serait d'y être", dit-elle, ajoutant "Yale est un symbole pour d'autres choses dans la société américaine: l'élitisme, le privilège, l'excellence. Les gens sont obsédés par ces choses, et Yale est un mot en quatre lettres pour ces choses."
Tout de même, l'histoire la plus surprenante de Yale de la semaine dernière est une chute inattendue dans les candidatures: 19.060 cette année, pour 21.101 l'année passée. Les explications comprennent une éclipse momentanée, des potentiels candidats effrayés par le niveau d'acceptation très bas des Ivy League, ou peut-être, en partie, une réaction à la publicité répandue il y a un an sur l'acceptation d'un ancien diplomate taliban, Rahmatullah Hashemi.
Ms. Mishkin, une étudiante de troisième année de Manhattan, doute que l'histoire du taliban, qui a suscité l'ire des conservateurs, ait changé la vision de Yale de beaucoup de gens.
"Toute cette critique sur Yale qui est hors d'atteinte?", dit-elle. "Eh bien, oui. Ce n'est pas pour rien que nous sommes appelés une tour d'ivoire."
Labels: élitisme, Etats-Unis, université, Yale
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